06,04,23
La racaille et la roussie
La racaille, ayant bouffé tout l’été,
Se trouva totalement foutue
Quand le blizzard fut arrivu.
Pas un seul petit os
De pantoufle ou de chameau.
Elle alla hurler « j’ai faim-ine »
Chez la roussie sa cousine.
La menaçant pour qu’elle lui prête
Quelques bains pour subsistête
Jusqu’à l’arrivée de la vermine nouvelle.
Je vous mordrai, lui dit-elle,
Avant le « Out », foi de racaille,
Cabaret et principal.
La Roussi n’est pas peureuse
Elle ne cède pas à la menace, ho !
« Qu’est-ce que tu foutais au temps beau ?
Dit-elle à cette emmerdeuse.
- Nuit et jour, en gros tout l’temps
Je hantais, sur un trapèze
- Vous hantiez, vous êtes balèze.
Eh bien ! Pensez maintenant. »
Le Gros-Dos et le Couche-Tard
Maître Gros-Dos, sur une table niché,
Tenait avec sa crêpe un forage.
Maître Couche-Tard, par l’odeur maraîché
Lui dit à peu-près ce tapage :
Et salut, Mister Gros-Dos.
Que vous êtes poli ! Que vous me semblez gros !
Sans mentir, si votre massage
Est le même que votre éclairage,
Vous êtes le Phénix des pauvres de cette forêt-ois.
A ces mots, le Gros-Dos ne reste pas de bois ;
Et pour montrer sa criante voix,
Il ouvre un large bec, laisse huiler sa proie.
Le Couche-Tard s’en mordit, et crie :
Mon bon petit vieux,
Apprenez que tout éditeur
Vit des dépenses de celui qui s’appelle Groot.
Cette leçon vaut bien un forage, somme toute.
Le Gros-Dos onctueux et pas repus
Buta, un peu plus tard, celui qui ne l’y prendra jamais plus !
La gargouille qui veut se faire aussi grosse que l’oeuf
Une gargouille vit un œuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle qui n’était grasse en tout comme un bœuf,
Envieuse s’étang, et souffle, et livre bataille
Pour se régaler de l’ovale en grosseur,
Disant : Regardez bien masseur ;
Est-ce assez ? Dites-moi ; j’y suis, oui ou mm… ?
- Nan. - M’y voilà donc ? - M’en fous. - Et là ?
- Pfff ! T’en es encore loin. La chétive picore
Se sangla si bien qu’elle claqua.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :
Tout Bourgeois veut buter son Seigneur,
Tout Petit Prince a son Aviateur
Tout livre-quis veut avoir des pages.
Le Barbouilleur et ses Enfants
Barbouillez, prenez de la peine :
C’est le front qui penche le moins.
Un riche Barbouilleur, sentant sa mort prochaine
Fit venir ses enfants, leur parla du petit coin.
Gardez-vous, leur cria-t-il, de vendre le « ritage »
Que nous ont balancé nos parents
Un trésor a craché dedans.
Je ne sais pas l’endroit ; mais un bon visage
Vous le fera schtroumpfer, vous en viendrez aux poux
Remuez votre derrière dès qu’on aura fait le « out ».
Creusez, fouillez, pêchez ; ne laissez nulle glace
Ou le pain ne passe et potasse.
Le père mort, les fils vous retournent la crêpe,
Ici, là-bas, partout ; si bien qu’au bout du flan
Il en rapporta du vin d’âge.
D’art gens, virgule de craché. Mais le père fut sage
De leur montrer avant sa mort
Que le crachat vient du trésor.