Les blafes de la Source - de Paul de la Source

Le 10/12/2023

Dans Les blagues et les calembours

06,04,23

La racaille et la roussie

 

La racaille, ayant bouffé tout l’été,

Se trouva totalement foutue

Quand le blizzard fut arrivu.

Pas un seul petit os

De pantoufle ou de chameau.

Elle alla hurler « j’ai faim-ine »

Chez la roussie sa cousine.

La menaçant pour qu’elle lui prête

Quelques bains pour subsistête

Jusqu’à l’arrivée de la vermine nouvelle.

Je vous mordrai, lui dit-elle,

Avant le « Out », foi de racaille,

Cabaret et principal.

La Roussi n’est pas peureuse

Elle ne cède pas à la menace, ho !

« Qu’est-ce que tu foutais au temps beau ?

Dit-elle à cette emmerdeuse.

- Nuit et jour, en gros tout l’temps

Je hantais, sur un trapèze

- Vous hantiez, vous êtes balèze.

Eh bien ! Pensez maintenant. »

 

Le Gros-Dos et le Couche-Tard

 

Maître Gros-Dos, sur une table niché,

Tenait avec sa crêpe un forage.

Maître Couche-Tard, par l’odeur maraîché

Lui dit à peu-près ce tapage :

Et salut, Mister Gros-Dos.

Que vous êtes poli ! Que vous me semblez gros !

Sans mentir, si votre massage

Est le même que votre éclairage,

Vous êtes le Phénix des pauvres de cette forêt-ois.

A ces mots, le Gros-Dos ne reste pas de bois ;

Et pour montrer sa criante voix,

Il ouvre un large bec, laisse huiler sa proie.

Le Couche-Tard s’en mordit, et crie :

Mon bon petit vieux,

Apprenez que tout éditeur

Vit des dépenses de celui qui s’appelle Groot.

Cette leçon vaut bien un forage, somme toute.

Le Gros-Dos onctueux et pas repus

Buta, un peu plus tard, celui qui ne l’y prendra jamais plus !

 

La gargouille qui veut se faire aussi grosse que l’oeuf

 

Une gargouille vit un œuf

Qui lui sembla de belle taille.

Elle qui n’était grasse en tout comme un bœuf,

Envieuse s’étang, et souffle, et livre bataille

Pour se régaler de l’ovale en grosseur,

Disant : Regardez bien masseur ;

Est-ce assez ? Dites-moi ; j’y suis, oui ou mm… ?

- Nan. - M’y voilà donc ? - M’en fous. - Et là ?

- Pfff ! T’en es encore loin. La chétive picore

Se sangla si bien qu’elle claqua.

 

Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :

Tout Bourgeois veut buter son Seigneur,

Tout Petit Prince a son Aviateur

Tout livre-quis veut avoir des pages.

 

Le Barbouilleur et ses Enfants

 

Barbouillez, prenez de la peine :

C’est le front qui penche le moins.

Un riche Barbouilleur, sentant sa mort prochaine

Fit venir ses enfants, leur parla du petit coin.

Gardez-vous, leur cria-t-il, de vendre le « ritage »

Que nous ont balancé nos parents

Un trésor a craché dedans.

Je ne sais pas l’endroit ; mais un bon visage

Vous le fera schtroumpfer, vous en viendrez aux poux

Remuez votre derrière dès qu’on aura fait le « out ».

Creusez, fouillez, pêchez ; ne laissez nulle glace

Ou le pain ne passe et potasse.

Le père mort, les fils vous retournent la crêpe,

Ici, là-bas, partout ; si bien qu’au bout du flan

Il en rapporta du vin d’âge.

D’art gens, virgule de craché. Mais le père fut sage

De leur montrer avant sa mort

Que le crachat vient du trésor.