Les carrés fliukrch attaquent !

Le 28/01/2023

Dans Les récits

13-27.12.22

DRING ! DRING !

 

«  Tico, va ouvrir !

- Oui Maman ! » Et plus bas : « Je suis pas ta bonne !

- Je t’ai entendu, tu sais !

- Oups !

- T’as raison, ouais ! Allez, va ouvrir !

- Pffffffff ! »

 

Il ouvrit la porte :

« J’ai déjà donné ! »

Il allait la refermer quand sa mère intervint :

« Même si on a déjà donné, on veut savoir ce qui se passe. Et toi, sois poli !

- Moi ?! demanda le visiteur.

- Mais non ! Pas vous ! Lui !

- Moi ?! demanda Tico.

- Non, le Père Noël et peut-être même le Pape. Mais oui, toi, bougre d’andouille ! Bon alors ?

- Je suis chargé par Monsieur mon maître et Mademoiselle ma Maîtresse de vous remettre cette invitation.

- Oh super ! s’écria Tico en arrachant l’enveloppe des mains du porteur. C’est les cousins !

- Ce sont les cousins ! le rectifia sa mère en essayant de faire comprendre au porteur qu’elle se foutait royalement de la main tendue pour le pourboire.

- Maman, pour ce monsieur, tu pourrais donner un peu…

- Toi, ta !!!… bouche.

- Qu’a-t-il dit ? demanda le monsieur qui avait toujours la main tendue (parallèlement, la mère s’en foutait toujours royalement).

- Rien ! Mêlez-vous de vos oignons, vous ! Pourquoi vous êtes encore là ?! »

Et elle ferma la porte sans plus de cérémonie. Elle attendit quelques secondes puis elle la rouvrit pour laisser sortir les doigts du monsieur qui étaient restés dans le chambranle.

« Alors ? Qu’est-ce qu’y disent tes cousins ?

- Mes cousins, dit Tico en ouvrant l’enveloppe, se portent bien, nananananana, oh ! Ils m’invitent à passer une semaine dans leur… leur quoi ? Leur castèl ? »

Il le prononça avec un accent français impeccable. Sa mère le rattrapa :

« On dit « Cassôle » ! Tico ! dit-elle avec un accent de patois anglais très, très lointain.

- Alors ils m’invitent dans leur « cassôôôôle » ! Pour une semaine de vacances.

- Je vais t’appeler Ticôôôô ! pour la peine.

- Méchantaffreusevilainignoble !!! …Bon, alors, nanana… Aah ! Je pars demain ! Maman mes bagages ! Viteuviteuviteuviiiiite !!!!

 

Le lendemain, Tico partait pour le « cassôle » de ses cousins.

Tico était (presque) un garçon bien élevé qui vivait dans une famille (presque) bien élevée avec des frères (presque) bien élevés et des cousins (presque) bien élevés. Et ces cousins (presque) bien élevés l’invitaient dans leur château à la campagne. Il se situait presque en Suisse et presque en Allemagne (à la frontière, quoi !). D’ailleurs, le château appartenait à la famille PRAISK.

 

Tico sortit du train. Ses cousins devaient venir le chercher sur le quai. Mais sur celui-ci : personne ! Tout d’un coup, un vrombissement, un avion en rase-motte et deux parachutes.

 

« Les cousins ! s’écria Tico. Salut les gars !

- Salut Tico ! Content de te revoir !

- Ouais ! Allez, tchèk ! »

 

Un tchèk interminable était convenu avec les trois cousins. Après les formules de politesse, l’hélicoptère personnel des enfants PRAISK vint les chercher et ils s’envolèrent tous les quatre, avec le pilote, vers le château.

 

En survolant le château, Tico s’écria :

« Wâw ! Depuis ma dernière visite, vous avez aménagé quelques trucs !

- Oui. Nous avons agrandi le parc, nous avons relié les sept piscines rondes que nous avions pour faire un bassin à alvéoles, nous avons aménagé une petite piste d’avions et d’hélicoptères, nous avons construit une salle de cinéma, un terrain de tennis et un terrain multi-sports avec du faux gazon. Nous avons aussi construit un observatoire sur le toit du château et agrandi nos chambres d’une cinquantaine de m2. Notre table d’écoute téléphonique, nous l’avons aussi agrandie. Toute la région est maintenant sous surveillance ! Les parents ont dû faire la même chose que nous avec leur partie du château. »

 

Un sifflement d’admiration s’échappa des lèvres de Tico :

«  Et bah dis donc ! Et ça n’a pas coûté trop cher, tout ça ?

- A peine un milliard d’euros. Allez, descends de cet hélico étroit comme mon papa !

- Crétin, dit l’autre, notre père, il est énorme ! C’est pas une bonne comparaison ! »

L’autre garnement répondit :

« Viens dire bonjour à Grominet !

- Et qui est Grominet ?

- C’est notre léopard apprivoisé ! Groar

(Nous déclinons toute responsabilité auprès du lecteur sensible)

 

Tico recula d’un pas mais, trop tard. Le léopard lui sauta dessus et le renversa sur le dos comme un vulgaire tas de linge qu’on éparpille. Il approcha sa gueule pleine de grandes dents pointues et… lui fit un gros léchou sur le nez d’un air satisfait ! Puis il s’en alla manger ses croquettes goût « kébab à l’artichaut ».

 

Journal de Tico

1er jour : installation

Il m’arrive un truc bizarre : j’entends des voix ! J’étais en promenade avec Grominet dans le parc et là, venant de sous mes pieds, des cris ! Je baisse la tête, rien ! J’avance d’un pas et : BOUM ! Je tombe dans un trou ! Et quel trou ! Au moins 10m ! Et en bas, je sens que je vais avoir la surprise de ma vie. Après ma chute, je vois un tunnel qui part, j’ai un très bon sens de l’orientation, qui part vers le nord ou peut-être vers l’ouest, ou l’est, mais je suis quasiment sûr que c’était vers le sud. Donc, je prends ce couloir. On aurait dit un couloir de mine désaffectée. Au bout de cette galerie, il y avait une salle. A vue de nez, je dirais bien 20, 25m2. Et dans cette salle, attachés et bâillonnés, les cousins ! Alors que je venais de les quitter 5mn plus tôt ! Ils étaient à la piscine ! Je m’avance pour les libérer quand j’entends des voix. Vite, je vois un chariot sur des rails (les rails s’arrêtaient devant le mur des deux côtés de la salle). Bizarre…

PassageJe monte donc dans le chariot. Les voix se rapprochent, je me fais tout petit ! Il y a deux voix. Je vais retranscrire tout ce qu’elles disent :

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« Tu crois qu’ils ont été sages les deux gosses ?

- Ils ont intérêt à l’être! De toute façon, on les a saucissonnés ! »

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C’est des voix étranges et métalliques !

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« Alors, on les embarque ?

- Ouais ! Charge-les dans le chariot, mais assomme-les d’abord ! »

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J’entends deux coups sourds ! Une ombre au-dessus de ma tête ! Aïe, ils m’ont repér

 

Le journal de Tico s’arrête là. L’un des deux méchants venait de le lui arracher des mains. Et c’étaient bien des enfants !

Sans que Tico aie le temps de réagir, un des enfanst avait jeté les deux cousins dans le chariot, l’autre avait abaissé un levier qui sortait du mur et le wagonnet commença à rouler, de plus en plus vite vers la muraille.

Tico ferma les yeux en attendant le choc.

Il attendit cinq secondes.

Il attendit dix secondes. Quinze secondes. Toujours rien. Il ouvrit un œil, puis l’autre et regarda autour de lui.

Le chariot avait traversé le mur ! Le couloir qu’ils longeaient était éclairé de petites ampoules vertes encastrées dans le mur.

Le boyau était en pente douce, ce qui faisait avancer le wagon à une moyenne de 15km/h (retenez bien ce nombre, il vous servira sûrement quand vous vous réincarnerez en acarien. Si, si, c’est vrai !).

 

Un matelas vint stopper net la course du chariot (pas un matelot, forcément, on n’est pas sur un bateau, on est sur… vous verrez). Un carré à pattes de couleur fliukrch (si vous ne savez pas ce que c’est, cherchez, et si vous trouvez, envoyez-nous la définition).

Donc, un carré à pattes de couleur fliukrch saisit les trois garçons dont deux s’étaient réveillés (le troisième l’étant déjà, il ne put pas le faire). Trois tentacules suffirent à les coller au plafond, qui était d’ailleurs à peine à vingt centimètres au-dessus de leur tête (pas en-dessous, forcément !). Les vingt-sept tentacules restés libres appuyèrent sur diverses touches d’un panneau de contrôle, ce qui eut pour effet de faire sortir une cage du sol.

C’est alors que Tico et ses cousins se rendirent compte qu’ils étaient dans un vaisseau spatial et que le carré fliurkch était un extra-terrestre.

Il les enferma dans la cage et dit :

« Et voilà ! Le travail est bouclé ! Nous avons les spécimens intelligents de toutes les planètes habitées des 52 systèmes solaires et planétaires de la Fédération spatiale de « Delta 6 ». Les frérots, nous rentrons ! »

 

Un pan de mur s’effaça et les deux « frérots » débouchèrent dans la salle. C’était les hommes à la voix métallique ! Ils se plantèrent dans un triangle dessiné sur le sol et un rayon bcazij les arrosa de sa lumière (bcazij est une autre couleur spatiale). Ils se transformèrent en carré lwavur (y’a plein de couleurs bizarres dans ce bouquin !).

 

Tico les regarda, il regarda ses cousins, puis les carrés, puis ses cousins, et décida de passer à l’acte ! Mais il n’en eut pas le loisir car le léopard surgit au moment où le carré fliukrch se demandait s’il allait passer par la strato-route ou par les routes solaires.

Grominet sauta sur le panneau de contrôle et piétina, piétina et repiétina jusqu’à ce que la cage, après être passée de l’état liquide à l’état gazeux s’ouvre enfin. Tico et ses cousins coururent de toute la vitesse de leur corps intelligent. Grominet surveillait leurs arrières ! Après un dédale de couloirs, ils sortirent enfin à l’air libre ! Et là, ils eurent un choc ! Les deux cousins étaient en train de se prélasser dans la piscine ! C’était impossible puisqu’ils venaient de sorrtir du vaisseau et étaient à côté de lui ! Il n’avait pas quatre cousins quand même ! Si ?

 

Les cousins de la piscine sortirent, s’ébrouèrent comme des chiens et se jetèrent sur Tico et les cousins du chariot ! Ce fut une belle bataille ! Tico, qui faisait du judo, assomma tout le monde sans faire de différence, attacha tout le monde sans faire de différence et réveilla tout le monde à coups de grandes baffes sans faire de différence.

Il les aligna contre un mur du château. Il dit :

« Amutm lboé ! »

Et deux des cousins répondirent :

« Non ! C’est pas vrai ! 

- On est pas ce que tu dis ! »

Et les deux autres répondirent :

« Comment ?

- Qu’est-ce qu’il a dit ? »

 

Tico avait trouvé les extra-terrestres. C’était les deux premiers cousins ! Il libéra donc les deux vrais et réassomma les faux.

C’est alors qu’il y eut un grand tremblement de terre et le vaisseau spatial sortit de sa cachette. Il se plaça au-dessus des extra-terrestres et le rayon bcazij se ralluma. Les faux cousins furent téléportés au bord de l’astronef !

Puis le vaisseau s’envola à grande vitesse vers l’espace. Tico s’écria :

« Bon débarras ! »

 

 

FIN